Les rancœurs ne sont pas encore effacées, et les projets politiques sont toujours très éloignés, mais cette rencontre -qui a duré trois jours- démontre qu'au sein des deux mouvements rebelles il existe une volonté de rapprochement.
Favorables à une négociation avec l'Etat malien
La menace, chaque jour plus pressante, d'une intervention militaire extérieure incite Iyad Ag Ghali, le chef d'Ansar Dine, et son alter ego du MNLA, Bilal Ag Cherif, à la discussion. Le premier, qui entretient des liens avec l'Algérie, et le second, qui réside actuellement au Burkina Faso, plaident de concert pour une solution négociée et non militaire au conflit avec l'Etat malien. Selon des participants à la réunion, la question de fusionner les deux groupes a une nouvelle fois été évoquée et le principe d'une poursuite des discussions après la Tabaski, c'est-à-dire à la fin du mois, a été acquis.
Cela dit, un accord est encore loin d'être signé. Tout d'abord, la démarche de Bilal Ag Cherif est contestée à l'intérieur du MNLA. Ensuite, Ansar Dine ne s'est pas encore démarqué officiellement d'Aqmi, al-Qaïda au Mahgreb islamique, et du MUJAO. Comme le résume un connaisseur de la région, pour Iyad Ag Ghali l'équation est difficile à résoudre. S'il coupe les ponts avec ses alliés du moment il deviendra une cible pour ces deux groupes jihadistes, et s'il ne le fait pas il entrera dans le viseur de la communauté internationale.