Le groupe d'experts de l'ONU persiste et signe. Après le rapport de juin dernier qui pointait le rôle du Rwanda dans le soutien aux rebelles congolais du M23, le rapport de septembre dont l'agence de presse Reuters a consulté une copie, va plus loin, apportant de nouveaux détails. Il accuse le général Kayonga, le chef d'état- major rwandais d'avoir donné des instructions aux rebelles du M23 sur ordre de James Kabarebe, le ministre rwandais de la Défense.
Par ailleurs, le rapport met l'accent sur le rôle supposé de l'Ouganda accusé tout comme le Rwanda d'avoir fourni des hommes et du matériel militaire en soutien au M23. L'Ouganda se voit par ailleurs reprocher de laisser la branche politique du M23 agir depuis son territoire.
En mettant ainsi l'accent sur le rôle de l'Ouganda, les experts de l'ONU révèlent l'ambiguïté du jeu joué par Kampala qui se targue d'être un facilitateur dans la crise au Nord-Kivu, notamment à travers la Conférence internationale sur la région des grands lacs.
Kinshasa réclame désormais des sanctions contre les responsables rwandais et ougandais cités dans le rapport. Il semble que l'Ouganda aura désormais du mal à jouer un rôle de premier plan dans la résolution de la crise. Kampala souhaitait la mise en place d'une force neutre au Nord-Kivu, alors que Kinshasa plaide pour que ce rôle soit dévolu à la Monusco.