Le prix Mo Ibrahim du leadership d'excellence en Afrique est censé être décerné, chaque année, à un ancien chef d'Etat africain arrivé démocratiquement au pouvoir et ayant quitté ses fonctions au cours des trois dernières années.
Il s'élève à 5 millions de dollars, versés sur dix ans, auxquels s'ajoute un versement annuel à vie de 200 000 dollars. Il s'agit, explique-t-on à la fondation, de « permettre aux lauréats de poursuivre leur engagement en faveur du continent africain, une fois achevé leur mandat national ».
Du mieux, quand même
Cette année, cependant, aucun des chefs d'Etat sortants n'a présenté, aux yeux du jury, un bilan suffisant en matière de gouvernance pour être récompensé. Ni le Zambien Rupiah Banda, battu lors des élections de septembre 2011. Ni le Sao-Toméen Fradique de Menezes, qui s'est retiré en septembre 2011 car il n'avait pas le droit de briguer un troisième mandat. Ni le Sénégalais Abdoulaye Wade, défait par les urnes en mars 2012.
C'est la troisième fois en six ans d'existence que le jury décide de ne pas attribuer ce prix. Faut-il y voir un problème de leadership sur le continent ? « Nous ne voyons pas les choses de cette façon », commente l'ancienne présidente irlandaise Mary Robinson, membre du conseil d'administration de la fondation. « Car notre indice de gouvernance constate un progrès général en Afrique depuis 2000. Le verdict est globalement positif, même s'il y a des problèmes qu'il faudra régler. »