Silence radio sur cette affaire. Monseigneur Russo ne s'exprime pas pour l'instant. Les autorités non plus. Mais officieusement, au gouvernement, on estime que l'évêque italien a prêché la division, et tenté de semer la zizanie entre Tchadiens...
En cause, le sermon qu'il a prononcé à la messe du 30 septembre à Doba, la ville du pétrole tchadien, dans le sud du pays. Monseigneur Russo a alors pointé une mauvaise distribution des revenus de l'or noir, regretté que les populations locales n'en profitaient pas assez. Ainsi à Doba, où voilà maintenant près de dix ans que le Tchad produit du pétrole, il n'y a toujours pas d'électricité 24h/24h...
Quoi qu'il en soit, la radio privée qui retransmettait la messe en direct, La Voix du Paysan, s'est vu reprocher depuis par le Haut Conseil de la Communication de véhiculer des propos de nature à troubler l'ordre public. Et le prélat italien a donc reçu l'ordre de quitter le Tchad d'ici le 21 octobre.
Les évêques du Tchad sont décidément dans le collimateur des autorités ces derniers temps. Eux qui s'expriment peu normalement s'étaient déjà mis le président Déby à dos il y a quelques mois en dénonçant l'instrumentalisation de la justice à des fins politiques dans l'affaire de l'opposant Gali Gata Ngothé, condamné à un an de prison et finalement détenu deux mois pour braconnage de phacochère.