Nouveau coup de fièvre entre les deux Soudans

Au Soudan, les rebelles de la branche nord du Mouvement populaire de libération du Soudan indiquent avoir bombardé mardi soir 9 octobre 2012 la capitale de l'Etat du Kordofan-Sud. Les rebelles affirment que l'opération a été effectuée en représailles à des raids aériens de l'armée gouvernementale sur leurs postions. Ils accusent Khartoum de provocation. Cette attaque est le signe que la question de la sécurisation des frontières entre Khartoum et Juba est loin d'être réglée.

La rébellion dans l'Etat pétrolier du Kordofan du Sud est une source majeure de conflit entre le Soudan et le Soudan du Sud depuis que ce dernier a accédé à l'indépendance en juillet 2011. Le gouvernement soudanais accuse son voisin du Sud de soutenir les rebelles. Juba de son côté reproche à Khartoum son soutien aux insurgés installés dans Kordofan du Sud. La réalité est que chacun des deux pays abrite des mouvements rebelles qui vont régulièrement faire le coup de feu chez le voisin d'en face.

Le mois dernier, sous la pression de la communauté internationale, Khartoum et Juba ont conclu un accord visant à sécuriser leurs frontières. Les deux pays s'étaient même engagés à retirer de 10 km chacun leurs troupes positionnées en certains points des 1800 kilomètres de frontière commune.

Des pourparlers indirects entre le Soudan et le SPLM-Nord n'ont cependant pas permis de réaliser des progrès visibles. Le mouvement rebelle du Nord qui a repris les armes contre le soudan depuis juin 2011 après avoir combattu aux côtés des Soudanais du Sud pendant plus de 20 ans n'entend pas faire les frais d'un accord entre Khartoum et Juba. La reprise des affrontements avec l'armée soudanaise est aussi une façon de faire passer le message à Khartoum mais surtout à Juba.

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