Côte d'Ivoire: l'opposition dénonce la multiplication des arrestations

« Pourquoi je combats l'impunité sans merci » : c'est par ces mots qu'Alassane Ouattara a ouvert mardi 9 octobre la session de la Commission africaine des droits de l'homme et des peuples. Mais pour ses opposants au chef de l'Etat ivoirien, tout cela ce n'est qu'un discours, car disent-ils, une terrible répression s'abat sur eux.

Pour le Front populaire ivoirien (FPI), une machine répressive est à l'oeuvre contre les partisans de Laurent Gbagbo. Selon le parti de l'ex-président ivoirien, depuis qu'Alassane Ouattara est arrivé au pouvoir, un climat de terreur a été instauré contre les opposants.

« Il y a environ 400 enlèvements, détaille Michel Amani Nguessan, vice-président du FPI. Les emprisonnements, nous sommes à au moins 300 personnes sur Abidjan et sa banlieue, et pour le moment, avec précision on peut parler de quatre morts à Abidjan. Mais à l’intérieur du pays, je suis en train de faire le point. Et nos camarades qui ont dû quitter le pays, ont abandonné leur domicile. Et certains de ces domiciles sont utilisés aujourd’hui comme des camps de concentration ».

Selon le porte-parole du gouvernement, Bruno Koné, toutes ces accusations ne sont qu'affabulations même s'il reconnaît que depuis le regain de tension de ces derniers mois, les arrestations se sont multipliées : « Ces arrestations se sont faites dans un cadre qui est totalement légal. Tout le monde sait à Abidjan pourquoi ces personnes ont été interpellées. Chacun sait où elles se trouvent, chacun sait leurs conditions de détention. Tout s’est fait – j’allais dire – dans la transparence totale ».

Sans corroborer l'ensemble des accusations du FPI, la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH) confirme qu'à Abidjan plusieurs personnes ont été enlevées puis libérées après le paiement de rançons et que les Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI) ont dans plusieurs cas torturé des prisonniers.

La FIDH a enfin recensé au moins deux lieux de détention clandestins à Cocody, l'un d'eux est situé à proximité de la résidence de l'ambassadeur de l'Union européenne et du lycée classique.

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