La France, a expliqué Laurent Fabius, est «heureuse des avancées» sur le dossier malien. Paris souhaite que le conseil de sécurité des Nations unies traite rapidement la demande du Mali pour l’envoi d’une force internationale dans le nord du pays. Quand au rôle de Paris, Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, le définit ainsi : «La France là-dedans n’est pas en première ligne. La France là-dedans est un facilitateur.»
Faciliter, soutenir la Cédéao et le Mali d’un point de vue logistique uniquement, la France le fait aussi pour démanteler dans le nord du Mali une zone de formation des terroristes comme l’explique Laurent Fabius : « ... il y a un certain nombre de terroristes, surtout d’Aqmi, qui ont beaucoup d’armes –une partie provient de ce qui s’est passé en Libye- et beaucoup d’argent –une partie de l’argent vient de la drogue- et ils servent de plaque tournante pour former toute une série « d’apprentis terroristes» si l’on peut dire, qui ensuite vont commettre leurs méfaits dans d’autres pays d’Afrique, y compris d’ailleurs jusqu’au bout de l’Afrique de l’Est. C’est donc un danger ; pas seulement pour le Mali mais aussi pour l’ensemble de l’Afrique et pour l’ensemble de l’Europe.»
L’Europe menacée et la France qui a des otages détenus par Aqmi. Des otages qu’il faut faire libérer et pour ce faire, Laurent Fabius affirme que Paris agit quotidiennement mais discrètement.
Un déploiement sécuritaire discrètement déployé
Dans ce dossier, tout est affaire de discrétion, assure-t-on de source sécuritaire à Paris. Laurent Fabius et son homologue de la Défense, Jean-Yves Le Drian ont bien le même discours. La France ne voudra pas s'afficher comme étant «la nation en première ligne», mais «elle pourra apporter un soutien logistique à une éventuelle intervention militaire dans le Nord Mali» souligne aussi le ministre de la Défense. Pourtant, depuis plusieurs mois, on assiste à une montée en puissance des forces française dans la région.