Nettoyer Benghazi des milices armées qui y font régner leur loi plutôt que l’ordre : c’était l’objectif de quelques centaines de manifestants armés, qui ont attaqué dans la soirée des bases occupées par différentes brigades d’ex-rebelles.
Le point commun de ces brigades : elles sont toutes composées de salafistes, voire d’anciens jihadistes des fronts afghans ou irakiens. L’un d’eux, Ansar al-Charia, est le groupe suspecté d’avoir attaqué le consulat américain le 11 septembre dernier, entraînant la mort de l’ambassadeur.
L’une des deux bases d’Ansar al-Charia dans le centre-ville a été prise d’assaut à l’arme légère, vers 23 heures, par les manifestants. Les salafistes ont quitté les lieux sans opposer de résistance.
En revanche, la deuxième attaque visant un autre groupe islamiste, Raf Allah al-Sahat, a été plus sanglante. Celui-ci a répliqué, entraînant la mort de cinq assaillants. Finalement, il a aussi quitté les lieux et l’installation a par la suite été pillée. Cette dernière attaque a suscité l’émoi des autorités de Tripoli. La brigade Raf Allah al-Sahat, contrairement à celle d’Ansar al-Charia, est en effet placée sous l’autorité du ministère de la Défense libyen.
Samedi 22 septembre, les corps de six hommes travaillant « dans l’armée ou la police » ont été identifiés à la morgue de Benghazi, portant des traces d’exécutions sommaires, selon un médecin interrogé par l’AFP. Cette découverte porte à onze morts et 70 blessés le bilan de cette nuit de violences.