S'exprimant devant la presse dans la cour de l'Elysée, Blaise Compaoré n'y est pas allé par quatre chemins : « Il n'y a pas de consensus entre la Cédéao et les autorités maliennes ». Autrement dit, nous ne sommes pas sur la même longueur d'onde.
D'abord sur la question de l'intervention militaire, parce qu'on le sait, Bamako ne veut pas de soldats ouest-africains dans la capitale. Or leur présence est pourtant jugée indispensable techniquement par la Cédéao.
Puis ensuite sur la question du dialogue avec les groupes armés, dialogue qui reste officiellement toujours d'actualité. Blaise Compaoré s'est dit étonné du manque de réactivité des autorités maliennes sur cette question : « Nous avons commencé des discussions préparatoires avec les mouvements armés qui ont marqué leur disponibilité au dialogue mais nous attendons toujours que le gouvernement à Bamako puisse mettre en place un organe de négociation gouvernemental pour que les parties puissent valablement se retrouver. »
Cet organe, c'est la Commission nationale de négociation qui n'a donc pas encore vu le jour, tout comme les assises nationales qui ont été manifestement reportées, sans qu'aucune date ne soit fixée.
Pas de nouvelles non plus du Haut conseil d'Etat et du Conseil national de transition qui devaient être mis en place après la formation du gouvernement. « Nous ne savons pas ce qui bloque, a résumé Blaise Compaoré, et la Cédéao a donc plus de difficulté à agir ».
Des propos qui font écho à ceux d'un autre représentant de la communauté ouest-africaine qui confiait à RFI, ce mardi, toute la difficulté d'opérer dans un pays où on ne sait pas où se trouve le véritable pouvoir.