Modibo Traoré est le chef du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (Ocha) à Niamey. Pour lui, « cette inondation est exceptionnelle par son amplitude : une telle crue du fleuve n'a jamais été observée ainsi depuis presque 100 ans. Plus de 500 000 personnes sont affectées. Certaines ont perdu des champs, d'autres leur habitation. La rentrée scolaire se profile à l'horizon et la plupart des personnes affectées sont hébergées dans des écoles. Donc nous sommes en train d'organiser avec le gouvernement une forme d'assistance alternative. Nous recherchons des familles d'accueil pour que la rentrée scolaire puisse se faire. »
Du coup, la rentrée scolaire qui était initialement et officiellement prévue ce lundi 17 septembre a été reportée au 27, justement pour faire face à cette situation.
Ces inondations ne font qu'aggraver l'épidémie de choléra qui sévit depuis le mois de janvier dans l'ouest du Niger. « Les régions les plus affectées par les inondations sont celles qui faisaient face à cette épidémie de choléra, affirme Modibo Traoré. Avec les puits et les bornes fontaines souillés par les eaux du fleuve, ceci accroît les risques de propagation de l'épidémie. Et les populations affectées par les inondations sont dans une situation d'hygiène précaire. Donc, le risque de propagation du choléra se trouve encore plus accentué. L’épidémie continue et le nombre des victimes ne fait que croître au fur et à mesure des jours et des mois. Depuis le mois de janvier, l’épidémie a affecté plus de 3 000 personnes et il y a plus de 70 personnes qui sont mortes depuis janvier. La région de Tilabéry abrite des camps de réfugiés maliens qui sont aussi touchés par l'épidémie. »