Loïk le Floch-Prigent était en Côte d'Ivoire pour affaires, mais aussi pour présenter son dernier livre, un roman policier. C'est alors qu'il s'apprêtait à rallier Paris, vendredi 14 septembre dans la soirée, qu'il a été arrêté à l'aéroport d'Abidjan – où on lui a confirmé qu'il est visé par un mandat d'arrêt international émis par le Togo.
Interrogé par la police criminelle ivoirienne, Loïk le Floch-Prigent a pu rencontrer les services consulaires français ainsi que son avocat samedi dans la journée – mais personne n'imaginait que l'extradition serait aussi rapide. C'est l'actualité qui a rattrapé l'homme d'affaires : samedi s'achevait une série de réunions des services de sécurité de la Cédéao à Abidjan. Les policiers et gendarmes togolais étant sur place, ils l'ont tout simplement ramené avec eux à Lomé.
Poursuivi pour complicité d'escroquerie
L'ancien PDG de Elf est soupçonné d'escroquerie et de complicité d'escroquerie pour un montant de plus de 36 millions d'euros. La plainte vient d'un homme d'affaires émirien. Abass al-Youssef dit avoir été victime d'une arnaque mise au point par deux personnalités togolaises, avec la complicité de Loïk le Floch-Prigent.
Dans une interview publiée la veille de son arrestation sur le site d'informations koaci.com, l'homme d'affaires français a confirmé s'être un jour associé à Abass al-Youssef – tout en démentant ces accusations d'escroquerie.
D'Abidjan à Lomé
Selon un diplomate en poste dans la capitale togolaise, Loïk Le Floch-Prigent a été transféré dans les locaux de la police nationale dès sa sortie de l'avion à Lomé, samedi soir à 21h30 heure locale. Une source judiciaire togolaise a confirmé qu'un mandat d'arrêt international a été lancé contre l'ancien patron d'Elf dès 2011.
L'arrestation de l'ancien PDG du groupe pétrolier ELF serait liée à celle, début septembre de Pascal Bodjona. Cet ancien ministre togolais de l'Administration territoriale est cité dans une affaire d'escroquerie portant sur un montant de 36 millions d'euros.
Pour son avocat, « Loïk Le Floch-Prigent est l'otage d'enjeux internes au Togo qui le dépassent largement ». Loïk Le Floch-Prigent que ses proches disent malade, va devoir s’expliquer devant les officiers togolais.