Dénoncées par les professionnels, les nominations de personnalités controversées à la tête des médias publics sont à l'origine d'un véritable bras de fer entre les représentants de la presse et le gouvernement. Le pouvoir revendique le droit de nommer des responsables à la direction des organes publics.
Les journalistes y voient une ingérence dans les rédactions. Pour eux, l'objectif de ce gouvernement dominé par le parti islamiste Ennahda vise surtout à contrôler la presse en vue des prochaines élections générales de 2013.
Le Syndicat national des journalistes tunisiens exige la mise place d'un organe indépendant chargé des nominations des dirigeants des médias publics et se dit prêt à mener le combat pour préserver la liberté de la presse.
Khadraoui Mongi, secrétaire général du Syndicat national des journalistes tunisiens ne cache pas son mécontentement : « Comme les syndicats dans le monde, on va lutter pour notre liberté. On va lutter, comme on l’a fait contre Ben Ali, on va lutter contre le parti au pouvoir, aujourd’hui contre la troïka. Après le 15 septembre, on va déclarer une grève générale dans tout le secteur ».
Depuis le mois de janvier, plusieurs personnalités connues pour avoir servi sous le régime du président Ben Ali ont été nommés à la tête des médias publics. Ces nominations ont toujours été dénoncées par les professionnels. L'instance chargée de réformer le secteur des médias postrévolution avait présenté un projet de réforme avant de se saborder en juillet dénonçant des entraves de la part du gouvernement.