Le président par intérim dit clairement dans sa lettre que « le déploiement d'une force militaire et de police est sans objet pour sécuriser les institutions de la transition à Bamako ».
Autrement dit, Dioncounda Traoré ne veut pas que des troupes de la Cédéao débarquent dans la capitale. Par contre, il demande un renforcement des capacités antiterroristes, par l'envoi d'un détachement de fonctionnaires de police, et par l'envoi aussi d'équipements.
Deux autres points sont évoqués dans cette lettre. Le président par intérim réclame à la Cédéao une aide pour réorganiser les forces armées et de sécurité. « Reconquérir le Nord est le défi majeur », écrit-il, et pour cela, « une assistance est nécessaire pour la remise à niveau rapide des unités de l'armée ».
On comprend que la reconquête du Nord se fera donc avec l'armée malienne, mais avec un appui logistique de la Cédéao pour restaurer l'intégrité territoriale du Mali. Le président précise qu'il souhaite un appui aérien et l'envoi de cinq bataillons à partir de la ligne de front, qui « seront graduellement engagés pour contrôler les villes reconquises ».
Dioncounda Traoré demande aussi un soutien pour acheminer de l'aide humanitaire, et pour aider à neutraliser les mines qui ont pu être posées dans le Nord. « L’urgence d'une action concertée du Mali, de la Cédéao et de la communauté internationale n'est plus à démontrer ». C’est ce qu'a écrit le président Traoré en introduction de cette lettre.
Réaction mitigée du côté de l’ex-junte
Le capitaine Sanogo fait savoir que l'armée n'accepte pas l'envoi de 5 bataillons pour sécuriser les villes du nord, après leur libération. En revanche, l’ex-junte se dit favorable à l’envoi de formateurs et d’appui logistique.
Joint par RFI, Bakary Mariko, porte-parole du capitaine Sanogo, affirme ne pas vouloir entendre parler de forces d’interposition sur le sol malien.