Côte d’Ivoire: Alassane Ouattara veut mettre fin à la violence et à la corruption dans les universités

C'est une semaine importante pour les étudiants ivoiriens. Les universités du pays vont rouvrir leurs portes après presque deux années de fermeture. Les travaux de réhabilitation ont nécessité environ 110 milliards de francs CFA d'investissement. Une cérémonie officielle d'inauguration a été organisée, ce lundi matin 3 septembre, à l'université Félix Houphouët-Boigny de Cocody, en présence du président Ouattara.

Le président Ouattara et de nombreux officiels comme les chefs traditionnels, des délégations étrangères, les corps diplomatiques mais aussi tout le gouvernement étaient présents à l'inauguration de la rentrée universitaire, à l'université Félix Houphouët-Boigny de Cocody, à Abidjan.

Les festivités ont commencé la semaine dernière sur le campus de l’université. Alassane Ouattara, dans son discours, a avoué qu’il lui avait été très difficile de prendre la décision de fermer les universités, mais il se dit aujourd’hui très fier du résultat malgré le sacrifice.

Le président ivoirien a dit vouloir mettre fin à la violence et à la corruption qui régnait dans les universités, qu’il voulait créer des campus dignes d’un pays émergent. 110 milliards de CFA ont été injectés dans les travaux – soit plus de 160 millions d'euros. Le pari du président ivoirien : miser sur la qualité des infrastructures et de l'encadrement pédagogique.

Aujourd’hui le campus Félix Houphouët-Boigny est flambant neuf. Les étudiants présents ce lundi matin se disent éblouis et les professeurs soulagés de pouvoir enfin travailler dans des locaux décents. Ils espèrent aussi pouvoir trouver des salles de cours.

Mais il reste évidemment quelques chantiers, notamment le recrutement de nombreux professeurs qui manquent encore sur les campus et aussi la mise en place de résidences étudiantes.

Une réouverture très politique

La réouverture des facultés a aussi un caractère très politique. On se souvient que l’université ivoirienne a été traversée par les tensions politiques de ces quinze dernières années.

Personne n’a voulu le nommer, mais tout le monde pensait ce lundi matin à la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d'Ivoire (Fesci), le syndicat tout puissant qui régnait sur les universités et qui était aussi favorable à Laurent Gbagbo sur la fin de la crise. Les exactions de ce syndicat ont longtemps été dénoncées non seulement par les étudiants mais aussi par les ONG de défense des droits de l’homme, et la fermeture des universités a permis d’apaiser ces tensions politiques.

Tous les étudiants et syndicats se disent aujourd’hui déterminés à étudier dans la sérénité et ils avouent que c’est la qualité des infrastructures, mais aussi des cours, qui les encourageront à se concentrer sur l’enseignement et non plus sur les luttes partisanes.

Les gages de bonne volonté de la FESCI

Le secrétaire général de la FESCI affiche désormais la bonne volonté de son syndicat. Augustin Mian considère que ce nouveau départ est une chance de tourner la page à condition que le gouvernement reste attentif aux problèmes rencontrés par les étudiants.

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