« Ici ce sont nos bassins d’élevage. Là, les crocodiles âgés de 6 mois, il y en a 2000 ». De 6 000 crocodiles, l’élevage de cette ferme est passé à 2 000. L’activité est ralentie depuis l’interdiction d’exportation. Une interdiction justifiée, concède Zoly Randrianantoandro, directeur technique de la ferme Crocfarm :
« L’espèce est menacée à Madagascar, on en trouve de moins en moins. En fait, la plupart des artisans sont le secteur informel. Donc, il n’y pas de suivi, il n’y a pas de règles, on va dire ».
Auparavant, la ferme collectait des œufs en brousse, et en relâchait environ 10 %. Aujourd’hui, ces collectes sont arrêtées, faute de moyens et de débouchés, si bien que paradoxalement, l’interdiction accentue la pression sur l’espèce, selon Zoly Randrianantoandro :
« Dans les sites, y en a presque plus. Avant, on faisait des relâchages. Maintenant, ceux qui meurent ne sont pas remplacés. Sans les collectes, les gens détruisent les œufs et tuent les crocodiles juste pour se défendre ».
Le mois dernier, l’interdiction a été reconduite, Madagascar ne répondait toujours pas aux exigences. Il faut dire que le suivi du dossier est difficile à assurer car depuis trois ans, quatre ministres se sont succédé à la tête du ministère de l’Environnement et aujourd’hui, c’est le Premier ministre qui assure la fonction.