Le Sénégal ne décolère pas après l'exécution de ses ressortissants en Gambie

Le Sénégal va saisir les institutions africaines et internationales compétentes pour « exiger des sanctions contre la Gambie », le pays voisin qui vient de fusiller deux Sénégalais, ainsi que d'autres condamnés à mort. L'affaire provoque une intense émotion. Plusieurs organisations de défense des droits de l’homme ont organisé un sit-in jeudi 29 août devant l’ambassade de Gambie.

Plusieurs dizaines de manifestants se sont rassemblés devant le Haut commissariat de Gambie situé dans une ruelle commerçante du centre-ville de Dakar. Les manifestants agitent des banderoles sur lesquelles on peut lire « Yahya Jammeh : assassin. Un danger pour la sous-région ».

Etaient présents esentiellement des militants des droits de l’homme et quelques personnalités politiques. Comme cette députée-maire, qui tient à exprimer son indignation : « J’ai lu dans les journaux qu’il a dit qu’il faisait peur aux gens mais qu’il n’allait pas exécuter. Je l’ai lu et c’est le surlendemain qu’on m’a dit qu’il a tué. J’étais sidérée et surprise. »

Même sentiment partagé par Demba Ali Diao, un journaliste gambien qui a fui son pays il y a quelques années : « Beaucoup de personnes ont été assassinées pour des raisons politiques de manière opaque dans le passé en Gambie. En réalité, c’est la première fois que ces exécutions sont rendues publiques. Donc cela ne m’a pas surpris. Je suis présent ici aujourd’hui parce que je suis concernée au même titre que tout le monde. C’est important que les gens voient que nous sommes aussi impliqués dans ce problème. »

Le but de cette manifestation pacifique est d’attirer une fois de plus l’attention de l’opinion publique sur l’application de la peine capitale en Gambie. Selon Amnesty International, 38 personnes attendraient dans le couloir de la mort. « Nous ne pouvons pas rester les mains croisées face à la menace d’exécution déjà entamée par Yahya Jammeh, s'insurge Diène Ndiaye, vice-président de l'organisation. L’idée c’est d’éviter qu’il ne poursuive les exécutions. »

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