Le sujet de l'accord global de paix est au cœur de nombreuses discussions. Certains Banguissois sont optimistes : « Je suis ravi de cette signature ». « Quand il y a eu une crise, il faut chercher une solution. Les gens ont pris les armes, ils se sont révoltés. Mais maintenant, quand il y a entente, il faut qu’il y ait un accord de paix », se réjouissent les uns.
L’accord est signé mais d’autres ne croient toujours pas à son heureux aboutissement :
« Cet accord de paix va nous conduire encore à un autre fiasco. Si on compte les accords de paix en Centrafrique, nous allons nager dans des centaines », arguent les autres. « Je ne suis pas convaincu. On a eu beaucoup d’accords dans ce pays mais ça n’aboutit toujours à rien ».
Nombreux sont aussi d’autres Centrafricains qui voient dans le futur un probable retour à la case départ à cause des bruits de bottes qui se font entendre dans certaines parties du pays : « Il y a encore des groupes rebelles un peu partout : LRA [L’Armée de résistance du seigneur] et ceux qu’on ne connaît pas », entend-on. « Il faut parler avec tous ces gens pour que la paix revienne dans notre pays. Sans cela, je ne vois pas l’intérêt de signer ce qu’on appelle un accord de paix ». « Dans le nord-ouest et le nord, il y a encore des hommes armés non identifiés qui sillonnent encore la région. Là, on peut parler de paix précaire et non de véritable accord de paix ».
Pendant ce temps, les victimes des dégâts causés par la Convention des patriotes pour la justice et la paix (CPJP) se disent oubliées dans les processus aboutissant à cet accord. La prochaine phase après cette signature est celle du désarmement-démobilisation et réinsertion des ex-combattants. Un processus qui doit prendre du temps étant donné que le programme concerne plusieurs centaines de soldats.