Visite symbolique pour le président égyptien Mohamed Morsi à Pékin

La visite de Mohamed Morsi à Pekin revêt une importance symbolique. D’autant qu’elle sera suivi d’un déplacement à Téhéran, à l’occasion du sommet de non-alignés. Le nouveau président égyptien affiche clairement sa volonté de rééquilibrer ses relations avec les Etats-Unis dont l’ex-président Moubarak était l’allié indéfectible.

Mohamed Morsi prône une diplomatie « équilibrée ». Et à lui seul ce mot suscite interrogations et inquiétude, en particulier aux Etats-Unis et en Israël. Le président déchu Hosni Moubarak a été pendant 30 ans l’un des plus fidèles alliées de Washington et le garant du traité de paix avec Israël de 1979.

Donc, vu de Tel-Aviv, ce président issu des Frères musulmans, mouvement hostile à Israël, fait peur. Mais Mohamed Morsi, rassurant, martèle qu'il respectera ses engagements internationaux, y compris vis-à-vis de l’Etat hébreux.

A l'égard de Washington, où il ira en septembre, le chef de l’Etat égyptien n’est évidemment pas Moubarak. Et choisir la Chine pour sa première grande sortie hors du monde arabe est une manière de marquer son indépendance.

D'ailleurs, il se rendra ensuite à Téhéran pour le sommet des Non-alignés, une première depuis la rupture diplomatiques de l’Egypte avec l’Iran. Pour autant, il donne des gages aux Etats-Unis, en prônant une mise à l’écart du président syrien Bachar el-Assad, soutenu par Téhéran. Ce qui ne l'empêche pas, toujours au nom de l'équilibre, de rejeter une solution militaire en défendant un dialogue incluant l’Egypte, l’Arabie Saoudite, la Turquie et l’Iran.

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