Le ministre de l’Intérieur libyen démissionne dans un climat de violence

En Libye, le ministre de l'Intérieur Faouzi Abdelali a présenté sa démission. Il répond ainsi aux critiques formulées par le Congrès général, le parlement de Libye. Depuis quelques jours, plusieurs membres du Congrès demandaient sa démission après les nombreux épisodes de violence que connaît le pays. Au centre de la polémique, le rôle du Haut comité de sécurité, une instance dépendant du ministère de l'Intérieur.

Ce qui était une rumeur a finalement été annoncé par le ministre lui-même sur la chaîne satellitaire Al-Jazira ce dimanche 26 août 2012. Selon Faouzi Abdelali, le Congrès général se trompe de cible lorsqu'il dénonce l'incurie des forces de sécurité.

Des membres de l'Assemblée, et son président Mohamed Megarief, pointent la responsabilité du Haut comité de sécurité. Ce corps dépendant du ministère de l'Intérieur est une instance temporaire mise en place pour réduire l'influence des milices. Mais il est composé en grande partie d'anciens rebelles intégrés par unités entières. On leur attribue rapts et tortures, et désormais donc une implication, au moins passive, dans les incidents de ces derniers jours : la démolition par des intégristes de deux mausolées de saints à Tripoli et Zliten.

Selon le ministre, c'est pour défendre les anciens révolutionnaires mis en cause qu'il a présenté sa démission. Tout le monde redoute désormais la réaction des membres du Haut comité de sécurité. Depuis l'annonce du ministre, la Libye bruisse de rumeurs laissant entendre que ces forces pourraient se démobiliser en soutien au ministre et pour dénoncer le Congrès général. Une situation potentiellement explosive: ils restent malgré tout les seuls garants de la sécurité dans le pays.

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