« 2 000, 2 000 le tas ». Martine a beau crier, les clients ne viennent presque pas. Trois poissons à 2 000 francs CFA, la vendeuse est consciente que sa marchandise est trop chère : « C’est cher, mais le poisson est cher maintenant ».
Ici dans la section de poisson au marché Mont-Bouët, le plus grand marché de Libreville, c’est la déprime totale entre les vendeuses et les clients : « Le poisson est cher. Pour nourrir les enfants, on est obligés de manger les feuilles de manioc. Des fois, on dort en ayant faim ».
Avec 800 kilomètres des côtes, le Gabon ne manque pourtant pas de poisson. Une étude du ministère de la Pêche révèle qu’une mauvaise organisation de la filière est à l’origine de cette surenchère. Guy Anicet Rerambyath, directeur général de la pêche : « L’un des facteurs qui explique l’augmentation, c’est le nombre d’intermédiaires. Une valeur ajoutée à chaque étape. Et à la fin, c’est le consommateur qui paie les frais ».
Comme solution à ce casse-tête, le gouvernement a créé un centre de pêche où chalutiers et piroguiers sont invités à débarquer leurs poissons. La vente promotionnelle lancée ce mardi 14 août au centre est un test grandeur nature de dispositif. Mais au premier jour, il n’y avait qu’une tonne de poissons, très peu pour satisfaire la demande.