Cela ressemble au jeu du chat et de la souris. Les Nations unies réclament depuis plus d'un mois une requête précise à la Cédéao (Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest) et aux autorités maliennes pour appuyer le déploiement d'une force régionale ouest-africaine au Mali.
Pour justifier cette défaillance, la Cédéao se justifie en expliquant attendre de son côté la demande formelle de Bamako. Mais Bamako, qui n'a toujours pas réussi à constituer de gouvernement d'union nationale, ne répond pas. Et pour cause : les putschistes du 22 mars refusent qu'une force étrangère débarque sur leur sol. Jeudi, dans l'entourage du capitaine Sanogo, on réaffirmait que l'armée malienne n'accepterait qu'un appui en matériel et logistique.
Conférence à Bamako sur la force militaire
Chacun se renvoie donc la balle mais cela n'empêche pas la tenue de réunions des instances internationales et régionales pour constater qu'au nord du Mali la situation est grave.
Depuis jeudi, dans la capitale malienne, des représentants de la Cédéao, de l'Union africaine, de l'ONU et de l'Union européenne, participent à une conférence finale censée définir la partie stratégique de la future force militaire.
Les populations du nord du Mali, qui subissent les cruautés de la charia, doivent s'interroger sur ce qui s'apparente de plus en plus à un jeu de dupes.
Application sanglante de la charia
Le Mujao, groupe islamiste présent dans la région de Gao, a donc appliqué la charia mercredi 8 août au soir à Ansongo en procédant à l'amputation de la main droite d'un homme accusé d'avoir volé du bétail.
Autre peine inspirée par la charia, le 29 juillet dernier, à Agelhoc : un couple accusé d'avoir eu des enfants hors mariage était lapidé à mort. Depuis, dans toute la région, les populations vivent dans la crainte. Ansar Dine et ses alliés d'Aqmi plongent les villages et les bourgs dans l'obscurantisme le plus total. C'est le cas de Tessalit.