Douze personnes ont été arrêtées dans la région de Sinazongwe, dans le sud de la Zambie, après les émeutes du week-end dans la mine de Collum Coal. D'après la police, ce sont à la fois des mineurs et des villageois des alentours qui ont pris part à la révolte.
Une révolte qui a coûté la vie, samedi, à l'un des responsables de cette mine de charbon détenue par des Chinois. Wu Shengzai, 50 ans, a été heurté de plein fouet par un chariot que les mineurs avaient lancé contre lui, il est mort sur le coup d'après la police. Un de ses collègues, chinois lui aussi, a été blessé.
A l'origine de ces émeutes, des revendications salariales. Les travailleurs de cette mine exigent des propriétaires un salaire minimum, d'autant que le gouvernement zambien a instauré le mois dernier des salaires minimums dans d'autres secteurs : 220 dollars par exemple pour un employé de magasin. Les mineurs de Collum Coal, eux, sont visiblement furieux de gagner moins que cela.
Des tensions récurrentes
La tension autour des conditions de travail dans cette même mine ne date pas d'hier. Il y a deux ans, deux de ses responsables chinois avait été poursuivis en justice pour avoir fait tirer sur des mineurs qui manifestaient pour exiger, à l'époque déjà, de meilleurs salaires. Il y avait eu une dizaine de blessés. Ces poursuites pour tentative de meurtre ont depuis été abandonnées.
Il y a six mois encore, le ministre zambien des Mines menaçait lui-même les propriétaires chinois de leur retirer leur licence d'exploitation. Il leur reprochait de faire travailler leurs employés au mépris des règles de sécurité élémentaires.
Dans les mines de cuivre aussi
Mais la mine de Collum Coal n'est pas seule en cause. L'ONG de défense des droits de l'homme Human Rights Watch a accusé l'an dernier les propriétaires chinois de mines de cuivre zambiennes de maltraiter leurs travailleurs.
Le secteur minier est vital pour la Zambie: il représente plus des 2/3 des recettes de l'Etat et la Chine y a beaucoup investi. Human Rights Watch a enquêté, et d'après l'ONG, même si les compagnies minières chinoises en Zambie ont fait des progrès depuis le début de leurs opérations en 2003, les mineurs zambiens continuent bien souvent d'y travailler dans de pauvres conditions de sécurité avec des journées à rallonge, de 12, voire 18 heures de travail et l'interdiction tacite de rejoindre un syndicat pour se défendre.