Un premier bilan du 19e sommet de l'Union africaine consacré au Mali et à la RDC

Le 19e sommet de l'Union africaine s'est achevé hier soir à Addis-Abeba. Ce sommet au cours duquel il aura été beaucoup question de la crise au Mali et dans l'est de la RDC a été surtout marqué par l'élection de la Sud-Africaine Nkosazana Dlamini-Zuma à la tête de la Commission de l'Union africaine, et par le départ du Gabonais Jean Ping.

Avec notre envoyé spécial à Addis-Abeba, Jean-Karim Fall

Jean Ping, visiblement ému, a tiré sa révérence en citant Shakespeare : « Le monde est un théâtre et tous les hommes et les femmes sont de simples acteurs, ils ont leur entrée et leur sortie ».

Nkosazana Dlamini-Zuma, le visage fermé, a réaffirmé de son côté qu’elle servirait loyalement l’Union africaine et non son pays. Ce 19e sommet, au-delà de l’élection du président de la commission, a été dominé par la situation au Mali. Une déclaration solennelle sur ce pays a été adoptée. Le document réaffirme le soutien de l’UA aux efforts de la Cédéao (Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest). Il appelle à la constitution rapide d’un gouvernement d’union nationale à Bamako, exige l’arrêt des interférences des militaires de la junte dans le processus politique.

Cette déclaration solennelle menace de sanctions les personnalités dont les actions nuisent au processus de transition. Menace de sanctions également contre les terroristes et les groupes criminels qui opèrent dans le nord du pays.

Cette déclaration lance également un appel à tous les Etats membres pour qu’ils soutiennent l’action de l’UA et de la Cédéao au Mali. Le Tchad est nommément cité comme pouvant apporter son aide. En coulisses, de nombreux diplomates estiment que le recours aux militaires tchadiens pourrait être déterminant pour la reconquête du nord du Mali.

Parmi les annonces faites à Addis-Abeba, celle de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs en faveur de la création d'une force internationale chargée de neutraliser les rebelles opérant dans l'est de la RDC. Les chefs d'Etat rwandais et congolais ont donné leur accord de principe. Aucun détail toutefois sur ce à quoi pourrait ressembler cette force. Le projet est complexe, a reconnu Ramtane Lamamra, qui a été réélu hier au poste de commissaire en charge de la paix et de la sécurité.

 

 

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