La scène a choqué tous ceux qui étaient réunis près de la mosquée de Goundam. Une jeune femme, venue chercher de l'eau à la fontaine voisine, a été arrêtée par un groupe d'islamistes, et violentée parce qu'elle ne portait pas le voile.
Dans la panique, elle en a fait tomber le nourrisson qu'elle portait dans les bras. C'est à ce moment que la colère des jeunes de Goundam a éclatée, comme le raconte un habitant joint par RFI :
« Les gens ont vu comment cela s’est passé et toute la jeunesse s’est soulevée parce que c’était la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. »
Dans la foulée, les jeunes manifestants ont aussi hissé un drapeau malien près de la préfecture, devant la mosquée, et empêché les islamistes de participer à la prière avec eux. Car « trop, c’est trop », a lancé cet autre habitant de Goundam, joint lui aussi par RFI.
Suite à cette séquence d’événements, des responsables d’Ansar Dine ont réagi, en fin de journée, depuis Tombouctou. Ils semblaient comprendre la colère des habitants de Goundam. Joint par RFI, Sanda Ould Boumana, le représentant du mouvement islamiste à Tombouctou, a condamné l’agression contre la jeune femme tout en rappelant « le respect de la loi islamique ».
De sources concordantes, les islamistes auraient mené, dans la soirée de ce même vendredi 13 juillet, une vague d’arrestations à la recherche de biens - entre autres, des munitions - qui leur appartenaient et qui auraient été emportés par les manifestants.