Le timing n’est pas dû au hasard. La réunion du groupe de contact à peine terminée à Ouagadougou, le gouvernement malien s’est empressé d’annoncer la création de cette force spéciale, avant qu’elle ne soit pleinement opérationnelle. Les 1 200 éléments doivent encore parfaire leur formation, et être répartis au service des différentes personnalités.
Avec le faire-part de naissance de ce corps d’élite, la primature envoie surtout un signal clair à la Cédéao (Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest). L’organisation presse le président de la transition de demander sans délai l’envoi d’une force ouest-africaine au Mali, notamment pour sécuriser justement, les organes de la transition, et permettre le retour de Dioncounda Traoré.
Mais en même temps, en annonçant la création de cette force spéciale, le gouvernement de Cheick Modibo Diarra affirme haut et fort qu’il ne veut pas de ces soldats étrangers à Bamako, et n'en a simplement pas besoin.
Enfin, cette annonce est aussi une manière d’écarter les bérets rouges, les commandos parachutistes de la garde présidentielle. Après le coup de force manqué du 30 avril dernier, le capitaine Sanogo, à la tête des bérets verts, avait alors promis d’en finir avec ce corps d’élite.