A la libération, les Algériens rêvaient d’être libres, traités comme des citoyens à part entière, enfin autorisés à vivre dignement. Aujourd’hui beaucoup se plaignent d’être au chômage, et s’entassent dans de petits appartements. Le logement est devenu parfois l’objectif de toute une vie.
« A 59 ans, déplore une Algérienne, je n’ai toujours pas de logement. J’habite dans le logement de ma belle-mère, et j’ai quatre enfants ». « Vous imaginez, dit un père de famille, une fille de 17 ans vivre avec son père dans un endroit exigu de 10 mètres carrés ? C’est insupportable ».
Cette situation, beaucoup ne la supportent plus, car ils savent qu’une minorité profite des richesses du pays et notamment du pétrole. L’Algérie devrait ressembler à Miami, c'est une évidence pour cet habitant de la casbah : « Il y a beaucoup de richesses en Algérie, c’est une évidence. Cela pourrait être Miami pour toute l’Algérie, et pas la capitale seulement. Même le Sahara. On peut tout faire, parce qu’il y a beaucoup d’argent ».
Le sentiment d’impuissance mélangé à la colère est aujourd’hui très fort chez les jeunes. « On a la patience, dit un autre jeune, on a l’espoir. On ne désespère pas. Si on avait été des Français ou des Européens, on se serait suicidé, simplement ».