Cinquantenaire de l'indépendance : la désillusion pour de nombreux Algériens

Parler du cinquantenaire c’est faire le bilan de 50 années d’indépendance. L’hommage aux martyrs est unanime, mais les critiques aussi. Cinquante ans après la libération, les Algériens ne sont pas tendres quand ils évoquent le chemin parcouru par leur pays.

A la libération, les Algériens rêvaient d’être libres, traités comme des citoyens à part entière, enfin autorisés à vivre dignement. Aujourd’hui beaucoup se plaignent d’être au chômage, et s’entassent dans de petits appartements. Le logement est devenu parfois l’objectif de toute une vie. 

« A 59 ans, déplore une Algérienne, je n’ai toujours pas de logement. J’habite dans le logement de ma belle-mère, et j’ai quatre enfants ». « Vous imaginez, dit un père de famille, une fille de 17 ans vivre avec son père dans un endroit exigu de 10 mètres carrés ? C’est insupportable ».

Cette situation, beaucoup ne la supportent plus, car ils savent qu’une minorité profite des richesses du pays et notamment du pétrole. L’Algérie devrait ressembler à Miami, c'est une évidence pour cet habitant de la casbah : « Il y a beaucoup de richesses en Algérie, c’est une évidence. Cela pourrait être Miami pour toute l’Algérie, et pas la capitale seulement. Même le Sahara. On peut tout faire, parce qu’il y a beaucoup d’argent ».

Le sentiment d’impuissance mélangé à la colère est aujourd’hui très fort chez les jeunes. « On a la patience, dit un autre jeune, on a l’espoir. On ne désespère pas. Si on avait été des Français ou des Européens, on se serait suicidé, simplement ».

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