Avec quelque 20 000 casques bleus, la Monusco est la mission la plus importante de l’ONU. Le défenseur congolais des droits de l’homme Dismas Kitenge regrette que chaque année, le renouvellement soit quasi automatique. Il est venu à New York pour demander au Conseil de sécurité d’exiger des réformes :
« C’est le moment. Car, lors des élections qui ont eu lieu au Congo, les choses ne se sont pas passées clairement et que le régime Kabila aujourd’hui a besoin de la communauté internationale puisqu’il est conscient que les choses ne l’ont pas été correctement. C’est donc le moment pour la communauté internationale d’exiger des progrès dans plusieurs domaines y compris dans le domaine des élections et dans celui de la réforme du secteur de sécurité ».
La Monusco a aussi pour mandat d’aider à la réforme des services de sécurité congolais. Les résultats sont insuffisants, estime le directeur d'une ONG, Emmanuel Kalandji :
« Le mandat n’est pas clair. Notre souci est de le clarifier et qu’il y ait une ligne précise là-dessus, qu’on puisse reformuler ce mandat de manière claire avec le volet réforme du secteur sécuritaire qui est pratiquement un appui technique en ce sens ».
Beaucoup d’observateurs regrettent également que la Monusco communique mal avec la population congolaise qui lui accorde peu de crédibilité.
Réactions
Le Conseil de sécurité de l'ONU doit-il revoir le mandat de la Monusco? Les avis sont partagés. D'abord, le point de vue de Ghislain Bayengo Mufunza maire-honoraire de la localité de Béni, au Nord-Kivu, une province en proie à une nouvelle flambée de violences depuis le mois d'avril.
Robert Mabala, le secrétaire général du Conseil national des ONG de développement congolaises est plutôt contre la présence de la Monusco.Il dénonce son incapacité à protéger efficacement les populations civiles dans l'est du pays.
Thierry Vircoulon, responsable du programme Afrique centrale au centre d'analyse International Crisis Group, pointe ses faiblesses politiques. Pour lui, la Monusco doit tirer les leçons de ce qui s'est passé.