Nord du Mali : des blessés par balles dans une manifestation à Gao

A Gao, la marche contre les groupes armés qui occupent la ville a dégénéré. Lors de la manifestation, mardi 26 juin, une douzaine de personnes ont été blessées par balles dont deux grièvement à la tête, selon des sources RFI. Des manifestants ont accusé le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) d’être à l’origine des tirs – des accusations que le mouvement touareg réfute tout en pointant du doigt le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao).

Ces violences ont eu lieu après les obsèques d’un enseignant et élu local, Idrissa Oumarou, abattu le lundi 25 juin, alors qu’il rejoignait son domicile dans un quartier de Gao. Sa mort, provoquée par des inconnus, a déclenché la colère d’une population qui s’insurge contre le climat d’insécurité qui règne dans la ville, depuis l’arrivée de ces groupes armés, en mars dernier.

Des centaines d’habitants se sont alors rassemblés et ont marché. Lorsqu’ils sont arrivés au niveau de l’ancien gouvernorat, devenu le siège du Conseil de transition de l’Azawad, des incidents ont éclaté entre les hommes du MNLA et la foule, en colère.  

Difficile de savoir qui a ouvert le feu

Les manifestants, majoritairement songhaïs et peuls, ont accusé les rebelles touaregs d’avoir ouvert le feu sur eux. D’autres témoins ont cependant indiqué qu’il était difficile de savoir qui avait tiré le premier : le MNLA ou bien des islamistes du Mujao.

Le vice-président du Conseil de transition de l’Azawad, l’instance politique du MLNA, récuse les accusations selon lesquelles son mouvement serait à l’origine des tirs. Pour Mahamadou Djéri Maïga, joint par RFI, c’est le groupe Mujao qui a instrumentalisé la population.

 
Telle n’est pas la version du mouvement des Jeunes patriotes de Gao. Joint par RFI, son vice-président, Aman Mhaman Meïga, a affirmé, pour sa part, que ce sont des hommes du MNLA qui ont ouvert le feu sur des jeunes désarmés et que ce sont les islamistes du Mujao qui se seraient interposés pour calmer les esprits.

 
Quoi qu’il en soit, ce nouvel incident reflète l’état d’extrême tension qui règne à Gao entre les islamistes du Mujao et les Touaregs du MNLA. Quant à la population de Gao, elle « est prise en otage entre les islamistes et le MNLA qui, tous, visent le contrôle de la ville », avouait un habitant joint, en fin de journée, par RFI.

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