Le chef de la diplomatie burkinabè, Djibril Bassolé, a expliqué la méthode de travail du médiateur. Celle-ci consiste d’abord à obtenir l’adhésion de tous les acteurs au processus. Une démarche qui va prendre du temps, mais qui pourrait ramener une paix durable au nord du Mali si elle aboutissait.
Selon Alain Holleville, le chef de la délégation de l’Union européenne au Burkina Faso, « c’est une voie possible et nécessaire que de dissocier toutes les composantes de cette situation pour pouvoir les traiter une à une, par le dialogue, et aboutir à un vrai processus politique propre au Mali de sortie de crise. »
Pendant que la médiation prépare le terrain pour un dialogue intermalien, à Ouagadougou, la Cédéao a dit compter plus de 3 000 militaires prêts à intervenir au Mali. Pour Djibril Bassolé, cette montée en puissance de troupes signifie que la Cédéao aura besoin d’un accompagnement militaire, même en cas d’accord politique : « Nous privilégions la solution politique. Et cette solution politique qui passe par les négociations pourra, je l’espère, aboutir à une solution sans avoir besoin d’utiliser la force et que les troupes puissent servir, par exemple, à sécuriser cette partie du territoire en accord avec les parties belligérantes qui ont conclu un accord de paix. »
Pour l’heure, la médiation s'attelle à l’élaboration d’un calendrier de pourparlers avec le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) et Ansar Dine. Ce n’est qu’après ce préalable que la médiation réunira autour de la table tous les acteurs impliqués dans cette crise au Mali.
RFI a pu se rendre la semaine dernière dans la ville de Gao, au nord du Mali, détenue par les rebelles. Pour mieux s'implanter dans cette zone sous contrôle du MNLA, le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) multiplie les oeuvres de bienfaisance auprès des populations : distribution d'argent, de vivres, du lait et des dattes. Une action gagnante auprès des jeunes qu'il recrute.
Ce mercredi 20 juin , la ville de Gao risque de plonger dans l'obscurité totale. En effet, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a décidé de ne plus subventionner le gasoil. 5 000 litres quotidiens sont nécessaires pour faire fonctionner la centrale thermique. Même le ravitaillement en eau potable risque, si le CICR ne revient pas sur sa décision, de s'arrêter.