Le trafic de zébus à Madagascar fonctionne comme une chaîne dont chaque maillon est un niveau de corruption. Il y a d'abord des vétérinaires agréés par l'Etat, qui vendent « comme des petits pains », selon des sources locales, de fausses boucles d'oreilles permettant de changer l'identité des zébus volés.
Il y a ensuite des délégués administratifs dépendant du ministère de l'Intérieur qui vendent de faux passeports au voleurs de zébus. Des passeports nécessaires à leur transport à travers le pays.
Il y a enfin des gendarmes sur les routes reliant le sud à la capitale qui ferment les yeux sur des camions suspects chargés de centaines de bêtes.
Un zébu castré du sud de Madagascar, coûte environ 200 euros. La bande retranchée actuellement dans le district de Befotaka en aurait volé 3 000, ce qui représente 600 000 euros de gains à la revente.
L'homme à la tête de cette bande, s'appelle Remenabila. Il est né dans ce village, où sa bande a abattu six militaires et il est actuellement retranché avec ses hommes dans un village voisin où serait sa seconde femme et où il aurait, selon des sources locales « un bureau » dans lequel il faudrait « prendre rendez-vous, si on veut lui demander un service ».
Sa bande est armée en partie de kalachnikovs, ce qui est très rare à Madagascar. Selon des sources proches des milieux militaires, ces armes sont en partie louées aux dahalos par les militaires eux-mêmes. Le Premier ministre vient d'ordonner un enquête à tous les niveaux sur les traffics de zébus.