Rwanda : des missiles Mistral dans l'arsenal de l'armée à la veille du génocide

Quinze missiles Mistral, alors interdits à la vente, figuraient au sein de l'arsenal de l'armée rwandaise, à la veille du génocide, indique un document de l'ONU, versé jeudi 31 mai au dossier d'instruction sur l'attentat contre le président Habyarimana, affirme le quotidien français Libération. La liste révélant la présence de ces missiles sol-air de fabrication française découverte par une journaliste britannique dans les archives de l'ONU a été remise aux juges Marc Trévidic et Nathalie Poux par les avocats des personnalités rwandaises, mises en examen dans cette affaire par le juge antiterroriste Jean-Louis Bruguière en 2006, précise le quotidien dans son édition de ce vendredi 1er juin.

A cette époque les missiles Mistral étaient considérés à juste titre comme des armes redoutables, à ne pas mettre entre toutes les mains. Mais les exportations de Mistral semblent commencer dès le début des années 90. Certains pays du Golfe font partie des premiers clients de ces missiles anti-aériens.

Selon la base de donnée du l'Institut international de recherche sur la paix basé à Stockholm, la Belgique a aussi reçu des Mistral entre 1993 et 1994.

Aujourd'hui encore, du côté du constructeur MBDA (Matra-Défense et de BAe Dynamics), comme du côté du ministère de la Défense, on ne souhaite pas publier la liste des pays utilisateurs du Mistral.

Alors des missiles Mistral ont-ils pu se retrouver au Rwanda en 1994? On sait qu'à l'époque la collaboration militaire entre Paris et Kigali était très étroite... reste que ces missiles étaient considérés comme très sophistiqués, pas forcément adaptés aux budgets et aux besoins des armées africaines, qui utilisaient plutôt des missiles sol-air d'origine soviétique, en revanche, les troupes françaises opérant sur le continent utilisaient régulièrement des missiles anti-aérien de ce type pour assurer leur protection.

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