Le président malien agressé par les manifestants refusant les accords de transition politique

Des partisans de l'ex-junte malienne manifestaient ce lundi 21 mai à Bamako, après l'accord conclu entre les ex-putschistes et la Cédéao concernant la prolongation du mandat du président par intérim. Ils se sont rendus près du palais présidentiel, devant les bureaux dans lesquels travaille Dioncounda Traoré, pour réclamer son départ. Des centaines de manifestants sont entrés dans le bâtiment et le président par intérim a été molesté. Après une courte hospitalisation, ce dernier aurait ce soir regagné sa résidence. 

Dioncounda Traoré a été hospitalisé après avoir été tabassé. Il a passé un scanner à la tête et, selon un médecin, aucune lésion n'a été trouvée. « Il lui faut juste le temps de se remettre, tout va bien sinon », a estimé une parente du président.

L’affaire a provoqué une certaine émotion à Bamako. Les badauds ont commencé à se rassembler sous l’ombre des arbres près de l'hôpital. « J’ai entendu dire que le président avait eu quelque chose, je suis venu aussi vite. Ce n’est pas normal qu’un événement comme ça ait pu se produire », raconte un homme, outré. Le président a reçu la visite de certains responsables politiques, dont ministre de l’Intérieur. Le cortège du Premier ministre a également été aperçu garé au milieu des bâtiments.

Le président de la transition a été agressé, selon nos informations, à l’occasion d’une manifestation contre l’accord trouvé avec la Cédéao. Les manifestants sont montés jusqu'au siège de la présidence. Les choses ont semble-t-il dérapé au moment où Dioncounda Traoré rencontrait une délégation. Plusieurs versions circulent sur l’enchaînement des faits mais c’est à la suite de cet accrochage qu'il a été admis à l’hôpital.

Bamako est calme en cette fin de journée, les hommes prennent le frais et les enfants jouent, les deux-roues circulent normalement.

A Abidjan, une délégation du Conseil de sécurité des Nations unies a déclaré que la « sortie de crise au Mali avait été considérablement mise en danger » par l'agression du président, estimant qu'il fallait désormais envisager « d'autres voies ».

Le président français François Hollande, à Chicago pour le sommet de l'Otan, dénonce l'agression dont a été victime Dioncounda Traoré. Il appelle tous les Maliens à respecter les nouvelles autorités et à poursuivre le processus de transition entamé avec la Cédéao.

 

 

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