Tunisie : la corruption perdure

Malgré la chute du régime Ben Ali et la fin du réseau de clientélisme Trabelsi, du nom de la famille de l'ancienne Première dame, la corruption reste un phénomène généralisé en Tunisie. Le ministre chargé de la Réforme administrative dénonçait, en début de semaine lors d'une conférence de presse, ce phénomène dans toutes les institutions tunisiennes. En novembre 2011, un rapport de la Commission d'investigation nationale sur la corruption et les malversations de l'ancien régime mettait toutes les institutions en cause. En parallèle, l'ONG Transparency International plaçait la Tunisie au 73e rang dans son classement 2011 de l'indice de perception de la corruption. Un classement qui compte 183 pays.

La corruption est une pratique qui n’a pas disparu à la chute du régime Ben Ali. Le ministre chargé de la Réforme administrative constate que l’ensemble des institutions du pays sont touchées par la corruption.

Tewfik Chamari, président de l’Alliance tunisienne pour l’intégrité et la transparence, reproche au ministre de faire des discours mais sans agir sur le terrain : « J’estime que ce genre de déclarations, c'est une surenchère politique beaucoup plus que sur le terrain, quelque chose de palpable. Au lieu de lancer des surenchères de ce genre, on s’active pour mettre en place tout un processus pour lutter contre la corruption et la malversation ».

Maître Benmoussa, président de la Ligue tunisienne des droits de l’homme, attend du gouvernement plus de mesures concrètes dans les différentes administrations du pays : « Il n’y a pas une volonté politique de rendre l’administration impartiale, parce que l’assainissement des administrations n’a pas été fait, donc le phénomène persiste. Ce n’est pas pour demain que la corruption va diminuer nettement ».

Un travail de longue haleine s’est engagé en Tunisie contre les malversations. L’audit international de l’ONU prévu pour le mois de juin accélérera peut-être le processus de lutte contre la corruption.

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