Pas de loisirs, pas de divertissements. A Tombouctou les règles imposées par les islamistes sont les mêmes qu'à Gao, et les jeunes sont eux aussi en colère. «Avant-hier midi les islamistes m’ont trouvé devant ma porte en train d’écouter une musique zouk et ils m’ont demandé d’éteindre… Ils m’ont même pris mon casque et m’ont dit que la musique, c’est pas bon…» témoigne l'un d'entre eux.
Le mécontentement est là mais, même si une manifestation a déjà eu lieu à Tombouctou, le mois dernier, la peur de représailles armées freine les ardeurs de la jeunesse : «On n’arrive pas à manifester parce qu’il faut une autorisation… les islamistes qui sont là nous ont fait « non », c’est pas possible ! Chacun est mécontent mais on ne peut pas montrer ça sinon on va avoir des problèmes ! »
En revanche à Kidal, les jeunes s’organisent. Ce sont des jeunes proches du MNLA -et donc favorables au séparatisme. Des réunions sont organisées discrètement dans les maisons pour préparer un rassemblement contre les islamistes d’Ansar Dine et d’Aqmi qui tiennent la ville : «Les jeunes ont placardé des affiches des affiches, en français en tamachek et en arabe sur lesquelles on peut lire : l’Azawad ne peut pas être vendue aux gens d’Aqmi.»
Mais contrairement à la jeunesse séparatiste de Kidal, celle de Gao, elle, insiste sur l'intégrité territoriale du pays. Mardi encore, des jeunes ont sorti les drapeaux maliens en criant «Vive le Mali».