Lors de l’audience de ce mercredi – la dernière avant que les juges ne rendent leur décision – l’accusation et la défense ont pu exprimer leur opinion sur la peine qui doit être infligée à l’ancien président libérien.
Charles Taylor a pris la parole ce matin et, devant les juges du TSSL, a repris, pendant une demi-heure, tous les thèmes de sa défense. Il a d’abord accusé le procureur d'avoir acheté des témoins en affirmant que« des témoins ont été payés, forcés, et dans de nombreux cas, menacés de poursuites s’ils ne témoignaient pas ». Il l'a également accusé d’avoir « reçu des millions de dollars du gouvernement américain », se disant ainsi victime d’un complot des Etats-Unis.
L’ancien président libérien est revenu aussi sur « la justice internationale à deux vitesses » qui, selon lui, s’est montrée très sélective.
De son côte, le procureur Brenda Hollis a déclaré, devant le TSSL, que Charles Taylor était à la « source » de l’alliance des troupes qui ont mené une « campagne de terreur » en Sierra Leone. « Monsieur Taylor était la source qui aidait, encourageait et maintenait l’alliance en vie : sans lui, les mouvements rebelles seraient morts plus tôt », a affirmé Brenda Hollis lors de l’audience de ce mercredi, à Leidschendam, près de La Haye, où siège le tribunal.
L’accusation avait demandé, le 3 mai dernier, que Charles Taylor, 64 ans, soit condamné à 80 ans de prison, estimant que son rôle dans les crimes commis en Sierra Leone était « essentiel ». La peine qui sera infligée à Charles Taylor sera connue le 30 mai prochain, date à laquelle les juges rendront leur décision, lors d'une audience publique.