Message fort, symbolique : hier matin, Iyad Ag Ghali, qui défend l'instauration de la charia, a reçu en premier lieu les responsables religieux de Gao pour parler de la place de l'islam dans la ville. Dans le même temps, ses combattants se sont déployés dans toute la cité. Drapeaux noirs, messages à la population, une véritable opération de communication pour cet habitant : « Ils ont fait une démonstration de force : les drapeaux noirs qui flottent sur certaines maisons, sur certains édifices publics et, sur presque tous les panneaux publicitaires. Ils écrivent Allah Akbar, Dieu est grand. Vers dix heures, il y avait l'un de ces chefs religieux qui a fait le prêche dans une des rues. Ils disent qu'ils sont là pour instaurer la charia ».
Une démonstration de puissance qui n'a pas de poids pour le Mouvement national de libération de l'Azawad. Pour Abdoul Karim Ag Matafa, le président du Conseil révolutionnaire du MNLA, Ag Ghali n'est pas en position de force, ni à Gao ni dans le nord du Mali : « Je ne pense pas que c'est une démonstration de force, Iyad Ag Ghali ce n'est pas l'homme fort de la région, il est venu en force. Celui qui propose un Azawad islamique, nous nous lui proposons un Azawad sans le terrorisme international ».
Alors que chaque camp s'estime en position de force, les deux mouvements qui défendent des idéaux différents doivent poursuivre leurs négociations ce vendredi 11 mai 2012.