Après une accalmie au petit matin, des coups de feu se sont à nouveau fait entendre à Bamako. Des tirs sporadiques ont eu lieu près de l'ORTM mais aussi près du camp parachutiste de Dijicoroni.
C'est dans ce bastion des forces restées partisanes à l'ex-président Amadou Toumani Touré, que les premiers affrontements ont éclaté hier après-midi.
Les combats à l'arme légère mais aussi à l'arme lourde se sont ensuite déplacés autours du siège de la radio et de la télévision publique, de l'aéroport et aux environs du camp de Kati, le quartier général de la junte situé à une quinzaine de kilomètres la capitale.
Quelle est la raison exacte de ces affrontements ?
Les versions différent. Certaines sources assurent que les bérets rouges, partisans d'ATT, sont passés à l'action après que des soldats du CNRDRE aient tenté d'arrêter l'ancien chef d'état-major particulier de l'ex-président ATT. Au sein de la junte, on estime en revanche qu'il s'agit d'une attaque préparée de longue date et appuyée par des mercenaires venus des pays voisins.
Au petit matin, un membre du CNRDRE est intervenu sur les antennes de l'ORTM pour affirmer que les principaux sites stratégiques de la capitale étaient désormais sécurisés par les fidèles du capitaine Sanogo. Ces derniers assurent également avoir procédé à de nombreuses arrestations.
Selon une source à l’hôpital Gabriel Touré, le principal hôpital de Bamako, en début d'après-midi, ses services avaient reçu quatorze morts et 40 blessés. Un bilan qui risque fort d'évoluer à la hausse.
RFI a pu joindre dans la soirée d'hier un témoin de l'assaut mené sur l'ORTM. Il se trouvait dans les locaux de la radio-télévision malienne lorsque des militaires casqués sont arrivés.
Un ature témoignage fait état de la situation devant le camp de Djicoroni, celui qu’on appelle Djicoroni-Para parce qu’il abrite des parachutistes donc des bérets rouges. Ce matin, des rumeurs faisaient état d’une attaque des hommes de l’ex-junte sur le camp des bérets rouges. Selon ce témoin qui se trouve devant le camp, il n’en est rien mais les bérets rouges sont sur le pied de guerre.
Devant cette nouvelle explosion de violence militaire, les habitants de Bamako ont massivement traversé le fleuve pour se mettre à l'abri sur l'autre rive plus calme.