Mali: confusion et incertitude sur le rôle de la junte militaire

La Cédéao a prévu d'envoyer des troupes au Mali, pour s'assurer que l'accord de transition soit bien mis en oeuvre. L'organisation a donné un an aux putschistes pour organiser des élections présidentielle et législatives, au lieu des quarante jours prévus par la Constitution. Le mandat des autorités actuelles est donc prolongé. Pour l'instant, les militaires responsables du coup d'Etat du 22 mars restent silencieux, mais il n'est pas sûr qu'ils se plient aux exigences de la Cédéao.

Les putschistes du 22 mars vont-ils accepter de rentrer dans leur caserne, et de se soumettre aux autorités civiles, comme leur a demandé explicitement ce jeudi la Cédéao, la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest ?

Ils ne se sont pas encore exprimés pour l'instant sur cette réunion d’Abidjan, mais ce qui est sûr, c’est que lors de ses derniers déplacements, le capitaine Sanogo était encore accompagné d’un cortège digne d’un chef d’Etat. Faut-il y voir un signe ? Cela signifie-t-il que les civils n’ont encore, malgré les textes signés, qu’un rôle minime ?

Kassoum Tapo, porte-parole des partis oppposés au coup d’Etat du 22 mars, assure le contraire : « Non, ce ne sont pas les militaires qui sont au pouvoir. Je crois que ce sont toujours des Maliens et des civils, qui sont dans ce gouvernement. Les militaires y sont bien sûr mais à leur place. Ils étaient déjà là à cette même place dans le gouvernement ATT ».

Certaines voix à Bamako continuent néanmoins de croire qu’il faut attendre la fin des quarante premiers jours de présidence intérimaire pour voir si le pouvoir politique se stabilise réellement. Comme si après cette date qui était au départ celle fixée par la Constitution pour l’intérim, tout pouvait encore arriver.

Le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU pour l’Afrique de l’Ouest, Said Djinnit, estime que pour la bonne marche de la transition, la junte doit maintenant se dissoudre et ne plus jouer de rôle sur la scène politique malienne. C’est ce qu’il a déclaré au correspondant de RFI à Dakar, Laurent Correau, dans l’entretien qu’il lui a accordé.

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