Aucune grande personnalité politique malienne, qu’elle soit opposée ou favorable au dernier coup d’Etat, ne figure dans ce nouveau gouvernement. Il comprend surtout des technocrates, dont certains ont la réputation d’être très compétents, ce qui n’en fait pas pour autant des personnalités consensuelles.
L’accord cadre signé début avril entre la Cédéao et la junte prévoyait la mise en place d’un gouvernement d’union nationale or la plupart des partis et des organisations de la société civile n’ont pas eu leur mot à dire et se sentent de fait exclus de la transition qui se prépare.
Il n’y a pas un seul ministre touareg non plus et c’est un handicap selon certains observateurs qui voient là un mauvais départ pour apaiser la rébellion.
Au cœur de la nouvelle équipe, figurent sans surprise trois hommes en uniforme. Parmi eux un jeune Saint-Cyrien, le colonel, Moussa Simko Coulibaly. Il sera en théorie chargé d’organiser les futures élections. C’est un proche du capitaine Sanogo, son actuel directeur de cabinet.
Un gouvernement qui suscite déjà des critiques
Opposants et partisans du coup d'Etat militaire du 22 mars qui a renversé le régime du président Amadou Toumani Touré au Mali ont désapprouvé mercredi le gouvernement du Premier ministre malien de transition Cheick Modibo Diarra. «Ce gouvernement a été formé en violation flagrante de l'accord-cadre» signé par les putschistes et la médiation des pays d'Afrique de l'Ouest, qui prévoit la mise en place d'un «gouvernement d'union nationale composé de personnalités consensuelles», déclare le Front uni pour la défense de la République et de la démocratie (FDR, opposé au putsch) dans un communiqué.
Le Mouvement Populaire du 22 mars, coalition qui avait apporté son soutien au coup d’Etat - le SADI en fait partie- note elle aussi que l’équipe qui vient d’être nommée n’a rien d’un gouvernement d’union nationale. Ce gouvernement n’incarne pas le changement résume le mouvement qui dit prendre ses distances avec le comité militaire et le Premier ministre.