La plage de « la Batterie » fait plusieurs kilomètres de long sur 800 mètres de large de sable, sans un seul arbre. A quelques mètres de là où le corps de Johanna a été retrouvé, un pêcheur tient une pieuvre au bout d’un bâton. C’est l’un des rares pêcheurs à venir encore ici. Il a peur, mais il est là car il a faim. « Avant la mort de Gérald et Johanna, beaucoup de pêcheurs venaient ici, mais maintenant il n’y a plus personne », témoigne-t-il.
A l’office du tourisme de Tuléar, les doubles vitrage de fabrication chinoise finissent par étouffer le bruit de la rue. Pour son directeur, si la plage de la batterie est dangereuse, c’est parce qu’elle est déserte. « Ceux qui viennent là-bas seuls, ce sont des Français et des étrangers, ce qui nous étonne un peu vu qu’il n’y a personne. Les gens osent encore partir là-bas tous seuls. C’est une question de goût, mais moi je vois mal des Malgaches partir là-bas, sauf en groupe de dix ou vingt personnes. Ou des pêcheurs. C’est une zone qui n’est pas fréquentée parce qu’il n’y a que des dunes de sable. »
Sur la plage de la Batterie, il n’y a pas de maisons, pas de gargotes, pas de traces d’armes, d’alcool, de drogue ou de pneus de voitures. Il n’y a que la mer et des dunes de sable.