Depuis le 12 avril, la Guinée-Bissau n'a plus de gouvernement et les ministères sont fermés. Si les hôpitaux et les banques fonctionnent à peu près normalement, en revanche l'économie est quasiment à l'arrêt. Les fonctionnaires ne seront pas payés ce mois-ci ce qui va entrainer de graves difficultés pour plusieurs milliers de familles bissau-guinéennes. Et ce, alors que sur les marchés les prix du riz et des denrées de base ont déjà fortement augmenté.
Plus grave encore, la saison de la cajou est compromise. La noix de cajou est le premier poste d'exportation du pays. Elle fait vivre 90% du monde rural et constitue un revenu d'appoint pour bon nombre de citadins. Or en ce moment les acheteurs indiens et mauritaniens n'osent pas aller dans les campagnes acheter les sacs en raison de l'insécurité qui règne dans le pays.
A Bissau, les syndicalistes prédisent des lendemains difficiles pour les militaires déjà impopulaires, s'ils ne rouvrent pas les ministères et notamment le ministère du Commerce le plus rapidement possible. Si la noix de cajou n'est plus exportée, l'Etat n'aura plus de revenus et les campagnes seront asséchées.