Les soldats n'ont pas encore lâché les rênes du pouvoir à Bamako. La désignation de Cheick Modibo Diarra ainsi que la vague d'arrestations de leaders politiques et de chefs militaires démontrent avec force que, jusqu'à nouvel ordre, l'essentiel de l'autorité se trouve toujours au camp Soundiata Keita de Kati.
C'est dans cette enceinte militaire qu'ont été conduites toutes les personnalités arrêtées et c'est encore là que se trouvait mardi 17 avril, en début de journée, le futur Premier ministre. Cheick Modibo Diarra est en effet le choix de l'ex-junte et de la Cédéao bien plus que celui des politiques maliens. Parmi ces derniers, certains considèrent d'ailleurs avec ironie que cet astrophysicien connaît bien mieux les problèmes de Mars que ceux du Mali.
Instaurer un climat de terreur
Au sein de la classe politique malienne on estime que l'objectif inavoué des rafles lancées lundi soir est d'instaurer un climat de terreur pour permettre aux militaires de se maintenir au pouvoir.
La première victime collatérale de ces arrestations est Dioncounda Traoré. Les militaires du CNRDRE n'ont pas caché leur défiance à l'égard du président par intérim. Ils ne l'ont pas informé avant de lancer les interpellations et aujourd'hui ils continuent de faire pression pour qu'une autre personnalité soit trouvée pour conduire la transition après la période intérimaire. Si elle n'est pas tranchée auparavant, cette question devrait être abordée le 26 avril lors d'un nouveau sommet de la Cédéao consacré au Mali.