Nouvelle audience et nouveau refus. Pour le procureur du roi, avec ses chansons très critiques, le rappeur est un danger potentiel pour l’ordre public. Une aberration selon l’un de ses avocats Hatim Begard.
« Il a été arrêté pour une chanson ! Franchement, dites-moi si une chanson peut être néfaste ou nuisible à un Etat ou à l’ordre public ! C’est vraiment fâcheux, c’est vraiment malheureux, que l’on en soit arrivé là, ici au Maroc, avec une nouvelle Constitution qui stipule très clairement que toute personne a le droit d’être créatif au niveau artistique ! »
Car pour ses avocats, Mouad Belghouat répond à tous les critères pour autoriser une libération provisoire. Une adresse, pas de passeport et la possibilité de payer une caution. Mais rien à faire : le rappeur restera en prison. Maria qui dirige le comité de soutien du chanteur dénonce une atteinte à la liberté d’expression.
« On fait un procès à l’imaginaire, à la liberté de la création. Mouad est un artiste avant et après tout. Bien sûr, il critique la police marocaine, mais Bigg a chanté une chanson où il critique la police, d’autres ont chanté une chanson où ils critiquent la police. C’est leur droit à la liberté d’expression. Ils sont libres, Mouad devrait l’être aussi ».
A l’extérieur du tribunal, une centaine de fans et de copains du quartier se sont rassemblés. Les forces de l’ordre ont interdit l’accès à la plupart d’entre eux. Qu’importe, ils seront là mercredi prochain, disent-ils, pour soutenir celui devenu désormais leur « Che Guevara ».