A Bissau, alors que se prépare une alliance entre les opposants d'hier et les putschistes pour un gouvernement d'union, le PAIGC dont les principaux responsables ont été arrêtés ou en fuite, a réuni ce samedi ce qui lui reste de cadres.
Dans un communiqué, le Parti africain pour l'indépendance de la Guinée et du Cap-Vert, rejette par avance « toute proposition de solutions anti-démocratiques et anti-constitutionnelles » et exige la « reprise » du processus électoral interrompu par le coup d'Etat.
Mais avant tout, le parti demande « la libération immédiate et sans condition » du président intérimaire Raimundo Pereira et du Premier ministre Carlos Gomes Junior.
Face à la polémique autour de la mission angolaise, pomme de discorde entre l'armée et le gouvernement, l'Angola avait annoncé le départ de la Missang. Ce samedi, il semble que c'est en voie. La junte indique qu'elle est entrain de faciliter le départ du pays de cette force militaire angolaise, dont la présence a été présentée comme le motif du coup d'Etat. Le commandement militaire promet même de « garantir la sécurité nécessaire au processus de son évacuation du début jusqu'à la fin ».
Un coup d'Etat « prévisible »
Un accord se dessine donc entre l'opposition et les militaires. Pour le porte-parole du collectif des partis de l'opposition démocratique, Fernando Vaz, ce coup d'Etat était inévitable. Dialoguer est la seule solution...
Les ex-responsables « en danger de mort »
L'ex-parti au pouvoir, le PAIGC a réclamé la libération du Premier ministre sortant Carlos Gomes Junior et du président intérimaire Raimundo Pereira toujours détenus par les militaires. D'autres anciens responsables du parti ont fui et leur situation est inquiétante à en croire le ministre des Affaires étrangères du gouvernement renversé.
Depuis Lisbonne, où se réunit la communauté des pays de langue portugaise, Mamadou Djalo Pires, a affirmé que ses collègues, « réfugiés quelque part », « étaient en danger de mort ». Il a accusé le chef d'état-major de l'armée, Antonio Injaï, d'être à l'origine du coup militaire dans son pays. Son arrestation est « une farce », affirme-t-il.