Au Mali, la transition politique s'organise

La vacance du pouvoir malien a été officialisée ce mardi 10 avril 2012 par la Cour constitutionnelle après la démission du président déchu Amadou Toumani Touré. Un acte juridique qui ouvrira la voie à l'investiture du président de l'Assemblée nationale comme chef de l'Etat de transition. Le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté ce lundi un texte reconnaissant l'accord cadre entre la Cédéao et les mutins. Le Conseil rejette toute déclaration d'indépendance par les rebelles, condamne l'enlèvement des diplomates algériens à Gao et reconnaît les efforts de la Cédéao pour explorer toutes les options visant à rétablir l'intégrité territoriale et l'unité du Mali.

Après le retrait annoncé des putshistes et la démission du président Amadou Toumani Touré, les choses se sont accélérées ce mardi 10 avril au Mali. La Cour constitutionnelle vient de constater la vacance du pouvoir.

Après avoir reçu hier la lettre signée par le président de l’Assemblée nationale et le Premier ministre lui demandant de constater officiellement cette vacance du pouvoir, la Cour a publié l'arrêt en milieu d'après-midi. 

La Cour constitutionnelle a également chargé le président de l'Assemblée nationale Dioncounda Traoré d'assurer l'interim.

Respecter la Constitution

Prochaine étape : les sages de la Cour suprême du Mali vont à leur tour se réunir, peut-être aujourd’hui, peut-être demain, pour confirmer Dioncounda Traoré à la tête de l’Etat par intérim. Toutes ces procédures se font tranquillement. Il y a une volonté de respecter la Constitution, de ne pas sauter d’étapes. L’équipe de Traoré veut faire les choses dans les règles, que tout soit officiel.

La cérémonie de serment de Dioncounda Traoré, par exemple, qui était prévue demain, a été décalée, toujours dans ce souci de ne rien précipiter. On parle désormais de jeudi matin. Mais le calendrier pourrait encore évoluer si les différents actes juridiques ne sont pas finalisés.

Des négociations ouvertes

En attendant, à Bamako, on travaille déjà à la mise sur pied des futures institutions. Et c’est Dioncounda Traoré qui est à la manœuvre. Il multiplie les entretiens, pour se trouver un Premier ministre. Rencontre avec la junte hier, qui tout en suivant le dossier, semble avoir pris un peu ses distances.

Tractations également, avec les grands partis politiques maliens, qui ont tous proposé leurs candidats. Discussions aussi, avec la société civile, qui veut être influente dans le futur. On parle d’une liste de cinq à six noms. Mais pour le moment rien n’est établi et toutes les options semblent ouvertes. Le Mali sera-t-il doté d’un Premier ministre issu de la société civile, de la classe politique, voire de l’armée ? Toutes les questions sont sur la table.

Et c’est exactement la même chose pour le futur gouvernement de transition. Les candidats sont nombreux. On surnomme parfois le Mali « Le pays aux 100 partis ». Un homme politique influent affirme en tout cas que les négociations se poursuivront jusqu’à la dernière minute.

 


Combien de temps devra durer la transition ? Cette question est diversement appréciée par les leaders politiques du pays.

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