Selon un élu local, depuis lundi matin, tous les groupes armés du nord du Mali sont à Tombouctou. D'après des habitants joints par RFI dans la journée d'hier, le MNLA, Mouvement national de libération de l'Azawad, qui revendiquait le contrôle de la ville, était basé à l'aéroport et s'est laissé supplanter au centre-ville par les hommes d'Ansar Dine. Ce groupe de rebelles touaregs conduit par Iyad Ag Ghali revendique l'application de la charia dans tout le Mali.
Dimanche, les hommes d'Ansar Dine étaient présents un peu partout dans Tombouctou promettant à la population d'assurer sa sécurité et de mettre un terme aux pillages. Selon des témoignages, ils ont notamment sécurisé l'hôpital demandant au passage au personnel soignant féminin de se voiler.
Mais ils n'étaient pas les seuls islamistes présents dans la ville sainte. « Plusieurs membres éminents des jihadistes d'al-Qaïda au Maghreb ont prêté main forte aux hommes de Iyad », affirme avec insistance des personnalités de la région : certains élus locaux redoutent les passerelles entre Ansar Dine et Aqmi au profit d'un islam radical, étranger à la culture malienne.
Mais pour certains observateurs maliens, la bataille de Tombouctou risque de réactiver une autre ligne de fracture entre communautés arabe et touarègue.
De nombreux témoignages d'habitants indiquent que les hommes d'Iyad sont positionnés dans la ville, comme cet instituteur.
Gao fait aussi partie des villes prises ce week-end par les rebelles. Prise d'abord sous le feu des combats, la ville a ensuite été l'objet de pillages. Abdou Sidibé, député à Gao, lance un appel.
Face cette situation, les pays de la Cédéao, Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest, ont durci le ton face à la junte au pouvoir au Mali. Ils ont annoncé un «embargo total» contre le pays et menacent d'une intervention militaire. Des sanctions dont le capitaine Amadou Sanogo, le chef des mutins, dit « avoir pris acte ».