Sud-Libye : malgré le cessez-le-feu, les tensions intertribales sont toujours présentes

En Libye, le Premier ministre Abdel Rahim al-Kib s'est rendu à Sebha dimanche 1er avril suite aux violents combats intertribaux de la semaine dernière. Le bilan officiel fait état de 147 morts et près de 500 blessés. Le Premier ministre s'est félicité du cessez-le-feu négocié samedi matin entre les membres de la tribu Oueled Slimane et les membres de la tribu Toubou, un peuple nomade établi dans le nord du Tchad et du Niger et dans le sud de la Libye. Mais la cohabitation entre les Oueled Slimane et les Toubous, qui ont la peau noire, sera difficile. Des habitants, malgré la trêve, réclament toujours que les Toubous quittent la ville de Sebha dans le Sud-libyen.

En déplacement à Sebha, le Premier ministre Abdel Rahim al-Kib a assuré que toutes les communautés ethniques établies en Libye avaient un droit légitime à y vivre. Une déclaration qui ne fait pas l'affaire de cet enseignant à la retraite, membre de la tribu Oueled Slimane : « Les Toubous doivent rentrer chez eux. Ils tuent les gens, ils les débarquent de leurs véhicules et les emportent. Ce n'est pas possible. Maintenant que tout est calme, ils sont manipulés par les pro-Kadhafi. C'est la continuation de la guerre de Kadhafi. »

Selon le chercheur Patrick Haimzadeh, ces accusations sont infondées, car les Toubous pour la majeure partie se sont soulevés avant les Oueled Slimane : « C'est souvent finalement les plus impliqués dans le soutien du régime et ceux qui ont basculé à la dernière heure qui maintenant sont les plus virulents pour dénoncer la collaboration d'autres groupes. »

Les Toubous estiment être sous-représentés au conseil de transition local et ce combattant toubou maintient que les Oueled Slimane veulent rayer les Toubous de la carte de la Libye. « Nous n'avons aucune confiance », déplore-t-il.

Plusieurs centaines de soldats venus de diverses régions de Libye restent pour l'heure stationnées à Sebha pour faire respecter le cessez-le-feu.

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