Déjà tendues après la perquisition dans le luxueux hôtel particulier à Paris, qui a entraîné la saisie la saisie de biens estimés à plusieurs dizaines de millions d'euros, les autorités de Malabo ont vu rouge lorsque les juges français ont demandé le lancement d'un mandat d'arrêt international pour blanchiment à l'encontre de Teodorin, le fils du chef de l'Etat, Teodoro Obiang.
Pour le porte-parole du gouvernement, Geronimo Osa Osa Ekoro, la France doit stopper cette procédure judiciaire pour ne pas envenimer les relations entre les deux pays : «Nous faisons appel aux autorités françaises... (d'arrêter cette) situation qui peut dégrader nos relations et peut-être arriver à des situations qui ne seront pas bénéfiques pour nos deux peuples et nos pays.»
Dans les couloirs du Quai d'Orsay, on reconnaît que la tension est forte. Mais la France ne change pas sa ligne. La justice est indépendante, rappelle Bernard Valéro, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères : «C’est ce que nous nous évertuons à dire aux autorités de Guinée équatoriale, rappeler un principe qui est simple mais qui peut-être, vu de là-bas, peut paraître compliqué, c'est-à-dire l’indépendance de la justice. Elle a pour conséquence que l’exécutif n’a aucun moyen d’intervenir dans le travail que mène la justice.»
Pour accentuer la pression, la Guinée Equatoriale se dit prête à s'en prendre aux entreprises françaises implantées dans le pays si la France ne revoit pas sa position.