Depuis l'éclatement de la rébellion, mi-janvier, Kidal vivait dans la crainte d'une attaque. L'armée avait renforcé sa présence, multiplié les patrouilles et même bloqué pendant plusieurs jours les entrées et sorties de la ville. La peur de voir les rebelles arriver avait même conduit l'armée à bombarder par erreur, fin février, le campement d'un marabout, à une trentaine de kilomètres de la ville.
Depuis la chute de la caserne de Tessalit, mi-mars, l'atmosphère était encore plus tendue, Kidal était devenue la dernière garnison militaire du Nord tenue par l'armée et donc clairement menacée par la rébellion. Récemment celle-ci avait posé un ultimatum au colonel Gamou qui commande depuis quelques jours les troupes loyalistes dans Kidal. Faute de réponse, les opérations ont donc débuté ce jeudi, à moins de 10 km de la ville.
Lors du coup d'Etat la semaine dernière, le MNLA (Mouvement national de libération de l'Azawad) avait refusé toute négociation avec la junte. La rébellion s'était également dit opposée à toute idée de trêve, affirmant que ses hommes étaient plus armés que jamais, prêts à continuer leur offensive pour libérer «tout le territoire de l'Azawad».
Ecoutez le récit d'Abdulkarim Ag Matafa, du MNLA. Il se refuse à dire si des combattants d'Ansar Dine sont à leurs côtés :
Du côté de la junte, l'adjudant Koné, un des porte-parole du nouveau pouvoir, appelle le MNLA à envoyer des émissaires pour engager des pourparlers.