C’est presque devenu une habitude. En une semaine, c’est la troisième fois que des salafistes défilent dans les rues de Tunis pour demander un Etat islamique et l’application de la charia. « On demande toujours d’appliquer la charia dans notre loi parce que la charia c’est la loi de Dieu. Il a fait les meilleures lois pour qu’on vive ensemble. Par contre, on veut vivre avec notre religion, pas avec les religions des autres », explique un manifestant.
Dimanche, sur l’avenue Bourguiba dans le centre-ville de Tunis, ils étaient encore des milliers. Symboliquement, certains n’ont pas hésité à grimper sur l’horloge de cette principale artère de la capitale, haute de plusieurs dizaines de mètres. Sous les acclamations de la foule, ces jeunes religieux ont tissé le drapeau de l’islam radical.
Après une prière géante, des violences ont émaillé la manifestation. Les islamistes s’en sont pris à des comédiens en pleine représentation théâtrale sur le parcours de leur manifestation. Après un long face-à-face, les pro-charia ont déjoué le cordon policier qui les séparait des artistes, parvenant à les déloger de l’avenue Bourguiba.
Par peur des violences, les comédiens engagés à gauche sont restés confinés pendant plus d’une heure à l’intérieur du théâtre municipal, encerclé par les islamistes.